Intolérance

Mots-clés : ,

Ce sujet a 2 réponses, 3 participants et a été mis à jour par  Clementine, il y a 12 ans et 4 mois.

3 sujets de 1 à 3 (sur un total de 3)
  • Auteur
    Articles
  • #608

    Gabrielle
    Membre

    J’écris ici pour que les intolérants qui passeraient par là avec l’envie de cracher leur dégout des amours pluriels réfléchissent à leur action.
    Mon père ayant appris que j’étais polyamoureuse, m’a traité comme on traite les homosexuels dans les familles réactionnaires.
    Je me suis faite aboyer dessus par mon père qui m’a traité de pute, qui m’a dit que j’étais malade, que je devais être habité par le démon.
    Il m’a dit qu’il avait honte de moi, qu’il ne pouvait plus parler avec moi. Il est allé jusqu’à lancer des accusations mensongères sur mon compagnon, l’accusant d’atteinte à la pudeur sur la nièce de sa femme. Il calomniait tout en pleurant devant moi et en me criant qu’il fallait vivre avec des valeurs, que je n’avais donc aucune valeur!
    Mon père pleurait comme s’il était en train de perdre sa fille.
    J’avais de la peine pour lui et pour lui qui est soi-disant croyant j’ai eu envie de dire Seigneur prend pitié, et pardonne lui, il ne sait pas ce qu’il fait.
    Je le dis haut et fort: Je suis polyamoureuse et oui j’ai des valeurs et oui je dénonce la calomnie, la violence physique et verbale, je n’ai pas de mauvaises intentions cachées, je ne souhaite pas convertir le monde à ma pensée, je ne souhaite porter préjudice à personne en vivant ma vie en polyamoureuse.
    Je fais partie d’une minorité de gens qui aiment au pluriel c’est tout, qui ne demandent rien d’autre que d’être respectés, et je viens de faire l’expérience de ces minorités de France et du monde entier qui doivent toujours lutter ou se cacher alors j’écris contre l’ignorance. Que les choses soient claires, je n’écris pas pour convertir les gens aux amours pluriels, j’écris pour la tolérance, contre la bêtise, l’ignorance de ceux qui veulent imposer au monde leurs peurs et leurs haines. Et parce que quand même j’en ai un peu gros sur le coeur de ces méchanceté gratuites lancées avec hargne, je le dis comme ça vient à tous ceux qui raccourcissent les grandes idées, qui simplifient la pensée pour qu’elle rentre mieux dans leurs cases « bien/mal »: Vous êtes petits, petits, petits et par chance vos esprits tout petits sont amenés à disparaitre…

    #609

    J’ai du mal à comprendre comment des gens qui savent réfléchir correctement sur d’autres sujets « buguent » à ce point lorsqu’il s’agit des amours pluriels… Comment ils peuvent ne pas voir qu’on peut être amoureux pluriel tout en respectant une morale respectable, réaliste et murement réfléchie… Comment ils peuvent penser que les amours pluriels entraîne forcément à une vie ratée…

    Est-ce qu’il s’agit de ce que Ruwen Ogien appelle la panique morale ? Quelqu’un a lu ce livre ? Vous en avez pensé quoi ?

    Si en plus, ces gens en arrivent à un mode de communication qui est toxique (violences, contrôles psychologiques, stratégies de calomnies…), alors là, c’est le cauchemar :-( Bon courage Gabrielle, je t’aime !

    #613

    Clementine
    Membre

    Hello!

    Guilain, ta référence à Ruwen Ogien m’a intriguée, toute réflexion portant sur l’éthique et la morale me mettant l’eau à la bouche.

    Je suis allée voir ce que le net avait à proposer en la matière, j’ai trouvé un résumé du livre dont tu parles je crois: http://www2.cndp.fr/magphilo/philo12/panique.htm

    C’est pointu, fouillé, le débat est un peu trop touffu pour ceux qui ne connaissent pas les différents courants s’opposant sur le sujet… ce que je retiens de ce que j’ai trouvé de plus frappant en parcourant les diverses sources qui parlent de lui, c’est ceci:

    « Sa position n’interdit pas une éthique individuelle personnelle, elle interdit seulement de juger les autres uniquement au travers du prisme déformant que peut être une éthique personnelle.  » Wikiberal , http://www.wikiberal.org/wiki/Ruwen_Ogien

    Merci donc pour cette piste que tu me donnes, je retrouve dans les propos d’Ogien les échos de mes propres questionnement, en particulier sur le suicide, l’extrême problématique permettant à quiconque l’évoque de devenir candidat à la privation de son libre-arbitre – en parler simplement comme d’une option respectable ouvre la porte une déclaration d’irresponsabilité et peut valoir à qui en défend l’idée un aller direct pour l’hôpital psychiatrique. L’exemple est extrême, et il n’a rien à voir avec la question qui déchire Gabrielle, mais si l’on prend le temps de réfléchir de façon éthique à cet ultime tabou, alors le rejet violent d’un parent atteint dans ses propres valeurs peut d’aborder différemment.

    Gabrielle, ton père ne s’adresse pas vraiment à toi, mais à lui-même. Ca n’enlève rien à l’agression que tu as subie. Guilain, la calomnie est l’expression ultime de ce rejet, plus facile à exprimer pour ce monsieur de qui tu n’es pas « la chair de sa chair ».

    Comme rien de ce que vous ferez ne pourra vraiment lui donner l’ouverture que vous trouvez chez vos pairs (polyamoureux, ou autres), il reste à explorer vos propres ressentis pour les digérer – vous commencez fort, là, par le noyau le plus dur de la résistance à la simple ouverture éthique: les parents, censés être un rempart protecteur avant tout. Censés!

    Question: comment le père de Gabrielle a-t-il appris ce qui le choque tant (et, oui, je trouve que ce que tu décris s’apparente à une véritable attaque de panique, irraisonnée.) ?

3 sujets de 1 à 3 (sur un total de 3)

Vous devez être connecté pour répondre à ce sujet.