J’en vois plusieurs, de natures différentes.
D’abord, je l’ai déjà évoqué, il est nécessaire d’avoir une bonne confiance en soi. Il faut que l’angoisse de l’abandon ne soit pas paralysante. Si l’image de la solitude est anxiogène, les amours pluriels ne sont sûrement pas une option viable…
Qu’en est-il de la capacité à écouter les souffrances de l’autre sans se sentir attaqué, sans être sur la défensive. Je trouve que c’est moins évident que ça en a l’air à première vue. En fait, ce qui m’aide à vivre le sentiment de culpabilité, c’est le fait que mon partenaire a consenti, en connaissance de cause, à prendre le risque de souffrir. Il y a aussi le sentiment que je peux lui faire confiance pour surmonter cette souffrance. C’est une démarche anti-paternaliste : je ne cherche pas à surprotéger mon partenaire… Il s’agit donc de la capacité à faire confiance en son partenaire, à ne pas l’infantiliser ! Il peut être utile aussi d’avoir les idées claires sur les contradictions des fondements de la morale usuelle (cf. la question « Faire souffrir quelqu’un, est-ce forcément immoral ? »).
De manière plus générale, il est primordial de savoir communiquer sur les sentiments et les besoins : écouter ceux de l’autre, et exprimer les siens. Peut-être plus que dans l’amour exclusif, les amours pluriels demandent des ré-équilibrages permanents.
Un point important est la capacité à vivre sa vie par soi-même. Aimer l’indépendance, avoir une vie enthousiasmante même en dehors des relations amoureuses… Bref, que les relations amoureuses ne soient pas tout pour soi !
Essentielle aussi : la capacité à ne pas couper les ponts avec les relations existantes lorsqu’un coup de foudre survient. Personnellement, je sens que mon amoureuse principale ne lâchera pas tout du jour au lendemain si elle démarre une autre relation amoureuse très intense. Cela l’amènerait sûrement à passer moins de temps avec moins et à être moins impliquée dans notre relation, mais je sens que le lien resterait quand même fort, et qu’elle continuerait à le cultiver. Sans cela, j’aurais beaucoup de mal à vivre sereinement les amours pluriels !
Enfin, il faut du temps et de l’énergie ! Tous ces échanges humains demandent évidemment de la disponibilité. Une personne qui travaille beaucoup et/ou qui a des enfants à charge et/ou de vieux parents à s’occuper… n’aura peut-être pas le temps de vivre les amours pluriels… Il faudra peut-être attendre une période moins chargée ?