D’abord, l’avantage le plus évident est qu’il n’y a pas de limite pré-établie dans mes relations. Si je suis attiré par une personne, je peux m’autoriser avec elle la tendresse, la complicité, la sensualité, le sexe, l’amour, etc.
Ensuite, je n’ai pas besoin de mettre une étiquette sur mes relations. Est-ce qu’on « est ensemble » ? « Pas ensemble » ? Cela n’est pas forcément défini, cela peut varier continuellement avec le temps, sans problème… Les relations sont donc plus fluides, moins obligées de se conformer à une case. Les relations sont plus « à inventer » !
Autre chose, qui pour moi est essentiel : il y a moins de pression dans les relations amoureuses. Un exemple explique bien cela. Supposons que je n’aime pas les ballades romantiques, et que je vive une relation amoureuse avec quelqu’un qui adore ça. Avec l’amour exclusif, soit je vais me résoudre à faire des efforts et je risque d’avoir du mal à tenir sur le long-terme ; soit mon amoureuse va se résoudre à faire une croix sur les ballades romantiques, et ce sacrifice risque de lui peser sur le long-terme. Bref, l’équilibre va être particulièrement difficile à trouver. Avec les amours pluriels, l’équilibre est évidemment plus facile à trouver : mon amoureuse peut aller faire des ballades romantiques avec une autre personne.
Encore un point important : la non exclusivité amène en fait à des mini-séparations suivies de mini-retrouvailles. La relation reste sur une dynamique permanente de séduction. Cela a un mauvais côté : l’insécurité, la peur, etc. Mais le revers de la médaille est l’enthousiasme renouvelé lié au fait de se re-choisir en permanence…
Enfin, les amours pluriels favorisent l’individualisme au bon sens du terme, c’est-à-dire le fait de pouvoir exister par soi-même. Les amours pluriels pousse à développer sa propre vie, indépendamment de ses relations amoureuses, à avoir son identité propre, à apprivoiser la solitude…
Ce dernier point nous entraîne sur le sujet du féminisme. Les femmes sont éduquées de façon à ce que, d’une part, elles cherchent avant tout à faire plaisir aux autres, et d’autre part, elles ne cultivent pas leurs désirs. Les femmes se retrouvent à faire la plupart des efforts dans la majorité des couples, non pas tant que les hommes soient d’affreux manipulateurs, mais elles le font parce qu’elles sont conditionnées à prendre sur elle sans s’affirmer, alors que les hommes sont conditionnées à l’extrême inverse. Or, les amours pluriels facilite les prises de positions individuelles : l’autre dépend moins de moi ; je dépends moins de lui ; je suis d’autant plus poussé(e) à me poser la question de ce que je veux, moi ; je dois accepter de m’affirmer avec mes choix personnels qui font éventuellement souffrir l’autre et accepter de risquer de faire souffrir ; etc.