Dans son livre « Le deuxième sexe II » (1949), Simone de Beauvoir écrit :
« … il faudrait que le mariage fût la mise en commun de deux existences autonomes, non une retraite, une annexion, une fuite, un remède. […] il faudrait que le couple ne se considérât pas comme une communauté, une cellule fermée, mais que l’individu fut en tant que tel intégré à une société au sein de laquelle il pourrait s’épanouir sans secours ; alors il lui serait permis de créer en pure générosité des liens avec un autre individu également adapté à la collectivité, liens qui seraient fondés sur la reconnaissance de deux libertés. Ce couple équilibré n’est pas une utopie ; il en existe parfois dans le cadre même du mariage ; le plus souvent au dehors ; certains sont unis par un grand amour sexuel qui les laissent libres de leurs amitiés et de leurs occupations ; d’autres sont liés par une amitié qui n’entrave pas leur liberté sexuelle ; plus rarement il en est qui sont à la fois amants et amis mais sans chercher l’un dans l’autre leur exclusive raison de vivre. Quantité de nuances sont possibles dans les rapports d’un homme et d’une femme: dans la camaraderie, le plaisir, la confiance, la tendresse, la complicité, l’amour, ils peuvent être l’un pour l’autre la plus féconde source de joie, de richesse, de force qui se propose à un être humain. » (merci à Gabrielle !)